La France et la précarité !
« La souffrance est chose sacrilège quand il y a pour tous des roses et du pain blanc. » Georges Moustaki
Plutôt que d’aborder le sujet de la précarité en France en comparant les chiffres et courbes disponibles dans la littérature prenant en compte toutes (ou partie malheureusement) des « datas » par des instituts savants et/ou sachants, il est préférable de se rapprocher du terrain. Et donc de réfléchir comme les associations qui « traitent directement » ce sujet et leurs conclusions 2022, (dernières sorties) font froid dans le dos !!
Le Secours Catholique-Caritas France représentent 59 700 bénévoles sur près de 2400 lieux d’accueil ont rencontrés 1 027 500 personnes (plus de 500 000 adultes et 475 000 enfants)
Pris au hasard….recueillis auprès de 50 000 ménages vivant en France (nota, les pourcentages de population sont toujours par rapport au global):
….plus d’un Français sur deux, déclare ne pas parvenir à mettre de l’argent de côté (53 %, +1 point) et près d’un sur cinq (18 %) vit à découvert, proportion en hausse de 3 points ! Près d’un tiers des ouvriers (31 %) et un quart des employés (25 %) sont confrontés à cette situation aussi aberrante qu’angoissante.
….pour l’un des pays les plus riches du monde : un Français sur trois (32 %) n’est pas toujours en capacité de se procurer une alimentation saine en quantité suffisante pour manger trois repas par jour….
….50 % d’entre eux éprouvent « des difficultés financières pour disposer d’une mutuelle santé » et les restes à charge sont trop lourds, voire plus importants que pour la population plus aisée….. concernant les mutuelles: augmentation de 9 points sur les 12 derniers mois….par extension, 45 % des français parlent de difficultés à payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécurité Sociales.
…..face à la hausse des prix entamée en 2021, les Français……situent à
1 377 Euros nets par mois, en moyenne, le revenu en dessous duquel une personne seule peut être considérée comme pauvre, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas assurer ses « dépenses minimales de biens et services nécessaires pour (…) participe[r] de manière effective à la vie sociale (…) sans peur du lendemain », selon la définition du CNLE (Conseil national des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale).
Ce chiffre de 1 377 € est en hausse de 114 € sur l’année écoulée …..se plaçant juste 6 € sous la valeur mensuelle nette du SMIC, après sa revalorisation de septembre 2022….
Les chiffres sont aussi révélateurs d’une inégalité entre hommes et femmes qui ne faiblit pas. Si les femmes sont devenues majoritaires à pousser la porte de notre association (57,5 % en 2022, contre 51 % en 1989), ce n’est pas un hasard : elles sont plus exposées à la pauvreté.
Celles qui travaillent sont moins bien payées, à temps partiel subi, et carrières souvent hachées se traduisent aussi par de très faibles retraites.
C’est ainsi que des femmes aux vies brisées par la maladie, l’exil ou les violences, ou nuit et jour au chevet d’enfants, d’anciens, de handicapés, ou encore surinvesties dans les quartiers ou les associations, sont maintenues dans de l’extrême pauvreté.
Tout miser sur la reprise de l’emploi est illusoire pour vaincre la pauvreté, cela amène notre société à maltraiter celles qui, hors emploi, prennent soin des liens vitaux et sociaux, de plus en plus indispensables dans une société encore plus précarisée.
Une pauvreté qui s’aggrave…
Les chiffres 2022 donnent à voir une aggravation de la pauvreté dans notre pays, 95 % du public (personnes) que nous rencontrons vivent sous le seuil de pauvreté. Les trois quarts de cette population (74 %) vivent même en situation d’extrême pauvreté (contre 65 % en 2017).
J.A.