Monnaie : du troc à la dématérialisation


L’apparition du troc

Il y a 10 000 ans, au début du néolithique, l’humanité connaît une révolution : les chasseurs-cueilleurs nomades commencent à cultiver et à élever des animaux. Ils polissent la pierre pour faire des armes et outils, mais commencent aussi à fabriquer, et probablement à échanger, les premiers objets. C’est l’apparition du troc. Les siècles passent, le troc se généralise : on donne ce qui est en trop contre ce qui manque. Les foyers de civilisation s’étendent, mais le troc ne favorise pas le développement des échanges, l’offre ne rencontrant pas toujours sa demande.

Du troc à la monnaie

C’est alors que les premières unités d’échange apparaissent : des coquillages bien souvent, puis des métaux précieux comme l’argent et l’or. Les premières pièces frappées dans un atelier et signées apparaissent VI° siècle avant Jésus-Christ : c’est en Lydie à l’ouest de l’actuelle Turquie, face à Athènes. La monnaie fera la fortune de ce royaume. Quelques années plus tard, son monarque, le roi Crésus, deviendra le premier homme le plus riche du monde…

La monnaie prend son essor avec les grands empires grecs puis romains. Jusqu’au XIXème siècle, elle n’a d’autre fonction que d’être une contre-valeur commode, facilement échangeable car elle se présente sous une taille réduite, du fait du prix qui est attribué à la matière dont elle est faite (or, argent…) : on peut acheter un cheval avec quelques pièces d’or que l’on a en poche… si on les a !

Mais l’or et l’argent vont progressivement être remplacés par du papier supposé les représenter, puis au cours du XXème siècle par du plastique (cartes de paiement) ou des échanges immatériels comme les transactions électroniques, via internet et maintenant la téléphonie mobile. On a depuis longtemps abandonné la convertibilité de la monnaie en or, avec les accords de la Jamaïque en 1976.

La fin de la monnaie est-elle proche ?

Christine Lagarde annonce pour 2027 l’arrivée de l’Euro numérique ! Ce projet est bien défendu par la Banque Centrale Européenne, mais pour quelle finalité ?

Selon le gouverneur de la banque de France, l’enjeu est aussi de « soutenir la souveraineté monétaire et l’autonomie stratégique [de la zone euro], en empêchant que des actifs numériques externes ; comme les crypto-actifs privés et les monnaies numériques de banques centrales non européennes, ne soient utilisés comme des actifs de règlement ».

En clair, il faut répondre au Bitcoin et à la Chine, qui est train de lancer sa propre monnaie numérique. La B.C.E. se défend de créer là son Bitcoin : la valeur de cet euro dématérialisé « serait garantie par une banque centrale », là où les cryptomonnaies ne sont pas adossées à des systèmes étatiques. La BCE assure que cet euro devrait « respecter la vie privée et la confidentialité des données ». Dixit la B.C.E.
Quels sont les risques pour les peuples ? Disparition à court terme de la monnaie fiduciaire, transaction contrôlée à l’instant t, avec tous les risques de privation de liberté que cela implique ?

De plus en plus de lanceurs d’alertes nous informent sur ces risques de contrôle permanent, doit-on s’en soucier ?

J.-M.P.

ReGard Citoyen N° 5 – Vendredi 5 Mai 2023

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