Souveraineté !
Ce mot est devenu le cri de ralliement de bien des causes, des plus nobles aux plus troubles.
On ne l’applique pourtant jamais à la première des causes, celle qui devrait primer sur toutes les autres : notre citoyenneté et son exercice.
C’est pourtant cette citoyenneté qui est remise en question de la façon la plus insidieuse qui soit : en sapant le droit que nous nous donnons à l’exercer.
Médias, personnel politique, experts, ne nous incitent-ils pas à abdiquer notre citoyenneté ? Certains involontairement, d’autres à dessein. En 2017 déjà, le président lui-même s’était dérobé au traditionnel entretien du 14 juillet car, selon l’Elysée, « sa pensée complexe se prête mal au jeu des questions-réponses avec les journalistes ».
Trop compliqué, trop technique, trop subtil, l’exercice de notre citoyenneté est continûment décrédibilisé, délégitimé. Cette petite musique est dangereuse, elle peut amener à proposer l’établissement d’un permis de voter (Aymeric Caron, aux dernières législatives).
La citoyenneté est le premier lieu d’exercice de notre souveraineté, du droit que nous avons d’avoir une opinion et de l’exprimer. Une opinion qui, avant de se fonder sur une expertise technique, doit s’enraciner avant tout dans les valeurs républicaines simples et partagées par tout un chacun. Simples parce que relevant de la vie, que nous partageons tous. Reconquérir cette souveraineté est très simple : il suffit de dire non.
Reprendre son droit à penser, à avoir une opinion, avant toute chose orientée par les valeurs fondamentales humanistes qui sont notre héritage et qu’il faut jalousement défendre. C’est peut-être là le vrai grand combat populaire français du XXIème siècle. Mené pacifiquement ensemble et par chacun d’entre nous, rien ne pourra l’entraver.
T.B.